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  • Writer's pictureGuillaume Ricard

En réponse à l'article de Denise Bombardier.

Updated: Feb 21, 2020




Récemment, j'ai eu plusieurs clients qui m'ont mentionnés avoir lu un article passionnant et ma foi très pertinent de madame Denise Bombardier en rapport aux tatouages. Parce que Denise, les tatouages, à connaît ça tsé. Les gens qui ont des tatouages, elle connaît leurs motivations, leur raison d'être! Right?


Et en tant que personne légèrement plus proche du sujet que Denise (quoi que juste de pas être complètement déconnecté, ça serait déjà en masse), j'me suis dit que ça pourrait être une pas-pire idée de donner ma perspective sur l'article en question.


Donc j'ai finalement lu l'article en question en prévoyant par la suite d'écrire une courte réaction dans un post facebook... et ohhhh booy. Y'a tellement de stock qui ne fait aucun maudit sens que ça vaut certainement un article au complet en réponse en décortiquant chaque paragraphe.


Le texte en question


Rien n’est plus démodé que la mode. C’est pourquoi se vanter d’être à la mode est une posture ridicule qui peut nous entraîner dans des dérapages, voire des culs-de-sac à nous dénaturer sans possibilité de retour à nous-mêmes.
Pensons à la mode du tatouage, qui s’est répandue chez les jeunes aujourd’hui adultes en instance de vieillir.

-Premièrement, pour la millième, fois le tatouage, c'est pas une fucking mode. J'me rappelle qu'au début des années 2000, alors que le tatouage gagnait rapidement en popularité, beaucoup de gens affirmaient que c'était juste une mode, et que dans dix ans ça allait être dépassé. C'était pas autant populaire avant, et ça l'est depuis peu, fair enough. Mais ça fait vingt ans de ça. Pourtant le monde qui affirmaient que c'était de passage jadis continuent de le faire aujourd'hui, en agissant toujours comme si le tatouage était quelque chose de nouveau.





Cette altération du corps de manière quasi irréversible a transformé des êtres en monstres, en personnages de mauvaises bandes dessinées, bref en personnes déshumanisées. Les bras recouverts de dessins aux couleurs criardes, de citations, de dates, de signes cabalistiques, des torses décorés de bêtes fantasmagoriques, d’oiseaux de proie, de papillons bientôt flétris avec l’usure du corps en disent long sur les intentions de ces tatoués. Sur leur incapacité surtout à retrouver leur propre corps. Quelle angoisse cela peut devenir chez ceux qui éprouvent un jour du regret de s’être ainsi mutilés.

Je suis bouche bée. J'ai l'impression de lire les mots d'un inquisiteur religieux qui condamne une culture païenne. Transformer des êtres en monstres? En personnes déshumanisées? Sérieux?


Comme pour n'importe quoi, les abus, ça existe. Mais les hurluberlus qui se font tatouer à un point d'être méconnaissables, c'est pas la norme. Pour la grande majorité des gens tatoués, le but du tatouage, c'est pas de faire peur, mais bien une façon de se recouvrir et de s'immerger dans l'art et la culture qui nous intéresse. Personnellement, j'trouve qu'il n'y a pas grand chose de plus humain que l'art et la culture.


Il en est de même des idées à la mode sur lesquelles s’abattent tous les obsédés cherchant à s’affranchir des interdits, des tabous et des codes sociaux, moraux ou culturels dont ils se croient prisonniers. Par ignorance, ou par confusion d’esprit, ces gens sautent à pieds joints dans ce qu’ils croient être le progrès et la supériorité sur les honnêtes gens, qui respectent les règles et incarnent la vie ennuyeuse et ratée du « monde ordinaire ».

-C'est parfaitement vrai que certaines personnes cherchent à s'affranchir des interdits, des tabous et des code sociaux dont ils se croient prisonnier. Le monde marginal, il y en avait avant et il y en a encore aujourd'hui. Sauf que ça fait longtemps que le tatouage n'est plus une façon viable de se marginaliser. Des hommes et des femmes de tous âges et de toutes les classes sociales se font maintenant des tatouages dans une panoplie de styles différents, et c'est rendu tellement commun que si quelqu'un pense avoir l'air rebelle parce qu'il a des tatouages, il va probablement faire rire de lui.

La semaine passée, j'ai tatoué un colibri sur l'épaule d'un monsieur de 75 ans en souvenir de sa femme qui mettait beaucoup de temps à s'occuper de son jardin, qui attirait régulièrement des colibris. Donc ce que t'es en train de me dire, Denise, c'est qu'il a fait ça pour se rebeller parce qu'il méprise le système? Parce qu'il se croit supérieur au monde ordinaire? Ben voyons donc. De penser que le tatouage est une forme d'art marginale, rebelle ou même moralement différente à n'importe quelle autre forme d'art, c'est de vivre en l'an 1995. Évidemment, dans le paragraphe elle ne parle pas nécessairement des gens tatoués. Elle peut tout aussi bien faire référence à n'importe quoi d'autre, cependant elle omet de préciser. Sois elle parle de tatouage, sois elle parle de drogue, de sexe ou de whatever "l'idée à la mode" qu'elle s'imagine qu'une prétendue partie "obsédée" de la population peut faire pour se rebeller contre les sois-disant tabous.


Ces amateurs à la recherche de toutes les nouveautés parfois illicites et sexuellement déviantes et criminelles se proclament libres et s’estiment au-dessus de la mêlée. Ils se regroupent, car ils se reconnaissent dans des signes et des comportements douteux qui les remplissent de plaisirs plus ou moins pervers. Ils se rient des autres, se congratulent et vivent en quelque sorte en sectes. Ainsi goûtent-ils aux fruits enivrants du pouvoir, de la domination et de l’exclusion de ceux qui ne sont pas eux.

-Mais de qui tu parles?

J'sais pas si vous êtes familiers avec l'expression "sortir un argument de son cul"? Ça signifie un argumentaire qui est fondé sur absolument rien d'autre que le simple fait de dire des choses, en prétendant que c'est vrai. On peut utiliser cette expression par exemple dans la phrase: "Franchement Denise, arrête de sortir des arguments de ton cul."


C'est drôle parce qu'en recherchant l'article de madame Bombardier, je suis également tombé sur un article de Sophie Durocher qui parle du fait que les réponses à l'article de Bombardier sont constituées entièrement "d'injures bâclées", de "borborygmes" et d'aucun argument valide. Selon Sophie, tous les gens frustrés répondant "ta gueule Denise" sont juste incapables d'argumenter contre la logique sois-disant implacable de la distinguée journaliste. Facile à dire quand le type d'argument que Denise utilise est tellement basé sur rien que c'est impossible d'y répondre sans simplement l'accuser de dire d'la marde. C'est sa définition-même de la réalité qui est fucked-up, ce qui fait en sorte qu'il n'y a pas de réel contre-argument à formuler mis à part de dire "oh my god, ta gueule Denise!".





C'est poche, mais c'est vraiment la seule réponse que je puisse donner, simplement parce que la prémisse-même de son argument est de la pure bullshit. C'est un monde fictif et fantasmagorique qu'elle s'est créée en s'imaginant la vie, la psychologie et les meurs de gens qu'elle ne connaît absolument pas, en assumant que l'image qu'elle a dans sa tête est représentative de la réalité.

Les gens dont elle parle, ceux qui se "reconnaissent dans des signes et comportement douteux et pervers", ceux qui "se rient des autres" et "vivent en quelque sorte en sectes", personnellement j'ai des gros doutes sur leur existence, non seulement parce que c'est foutument abstrait comme groupe de personnes, mais aussi parce qu'à date j'en ai pas rencontré un maudit.


Attirés par les marginalités diverses, ils tombent facilement dans la victimisation, un statut qu’ils recherchent et leur permet de culpabiliser d’éventuels futés qui arriveraient à les démasquer. Ces abuseurs, exploiteurs et manipulateurs se croient au-dessus des lois, et dans leur omnipotence ils sous-estiment leurs victimes, qu’ils méprisent. Leur réputation leur permet, croient-ils, d’acheter les « faibles », qu’ils ont soumis à leurs vils instincts et à leurs désirs irrépressibles et insatiables.
Un jour, à force de se gaver de puissance, ils commettent un impair impardonnable, celui de se prendre pour Dieu lui-même.

C'est officiel, j'pense désormais que Denise Bombardier s'est retrouvé dans une convention de tatouage durant bad trip de LSD. C'est là seule explication logique pour être déconnectée de la réalité à ce point-là.


Alors, les langues se délient, car les vraies victimes retrouvent la force d’affirmer leur vérité et leur dignité flétrie. C’est ainsi qu’on voit ces ogres de toutes espèces marcher en déambulatoire dans les lieux où justice sera rendue, ou venir affirmer encore une fois leur parole criminelle enrobée dans des mots qu’ils appellent « l’amour », dans l’espace public d’où ils disparaîtront à jamais avec leurs amis et protecteurs. Mais personne n’a envie de se réjouir. Trop de dégoût habite ceux qui ont souffert et ceux qui se sont indignés de ces comportements abjects.

Oubliez ce que j'ai dit plus haut. Je réalise en lisant cet autre fabuleux morceau de fantaisie que j'avais complètement oublié l'existence des champignons magiques. C'est définitivement des champignons magiques.


Le problème du journalisme d'opinion


Pendant qu'on parle de prendre son opinion sur des sujets qui ne nous concernent pas et la forcer dans le fond de la gorge de ses lecteurs, j'pense que je vais en profiter pour donner mon avis sur le journalisme d'opinion en général.


Je sais pas c'est quoi le trip d'avoir une chronique d'opinion dans le journal. À quel point faut être narcissique pour penser qu'on a besoin de donner son grain de sel à la société entière sur des sujets auxquels on a aucun fucking lien? C'est bien beau d'être cultivé, de promouvoir le fait d'être rationnel et philosophe, mais y'a une maudite limite à l'arrogance. C'est de la masturbation intellectuelle pure et simple de penser que son opinion sur un paquet de sujets pas-rapport peut être tellement éclairée et pertinente que ça vaut le fait de la montrer à tout le monde chaque semaine.


By the way, j'me souviens pas d'avoir lu un article de madame Bombardier sans avoir dit dans ma tête "damn-it Denise! Arrête de dire des bêtises!" (ok, des fois c'est moins poli que ça, mais on comprend l'idée). De plus, même quand ça adonne que je lise un article avec lequel je suis entièrement d'accord (pas ceux de denise par contre. Denise j'suis jamais d'accord.), à chaque fois j'peux toujours pas m'empêcher de me dire "all right, mais en quoi ton opinion était pertinente pour le monde, déjà?".


Bref


Merci d'avoir lu mon opinion. Dans la chronique de la semaine prochaine, je parle de politique et comment je détiens pour une raison quelconque la solution qui a échappé à tout le monde malgré le fait que j'connais fuckall là dedans.

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