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Writer's pictureGuillaume Ricard

L'enfant qui dessinait des dragons

Updated: Dec 4, 2018



L’autre jour je fais un peu de ménage dans un vieux tiroir quand je tombe sur une véritable relique du passé. Un cartable rempli de tous les dessins que j’ai fait durant mon secondaire. Holy crap que ça rapelle des souvenirs. Des souvenirs qui au moment de leur invention n’étaient pas franchement s’a coche, mais qui pourtant sont réellement fascinants à revivre.


 Je dois dire qu’au secondaire, j’étais un geek. Un power geek. Mes chummeys trippaient sur dongeon&dragons et moi quand je passait mon temps à faire autre chose que des combats d’épée en mousse pi regarder des films médiévals, j’étais sur l’ordinateur en train de faire quelque chose de similaire. Entre l’âge de 10 et 16 ans, je dessinais à peu près deux choses: Des chevaliers, pi des dragons. Un shit-ton de dragons.


Le plus drôle c’est que même si en regardant en arrière je me dis que ça manquais peut-être d’inspiration, si c’était à refaire, je ne changerais rien et je re-dessinerais probablement chacun de ces foutus dragons un par un. Simplement parce que c’était ce que le jeune moi aimait faire; Chaque dessin faisait partie du même univers que j’avais finement ficelé dans ma tête. Chaque personnage et chaque sujet avait sa petite histoire et ses particularités. Par exemple, le dragon vert était le plus musculaire et crachait de l’acide. Ses écailles étaient les plus épaisses, et ses cornes étaient toujours reliées par une crête (comme un mohawk, mais en piques!). Le dragon noir était plus svelte, mais il crachait du poison, (ça c’était fort!) et ses cornes pointaient toujours vers l’avant, un peu comme un bélier. Le dragon rouge c’était le classique. Taille moyenne, cornes qui pointent vers l’arrière, et qui crache du feu vraiment super chaud (tsé, comme, vraiment chaud!). Ils avaient également tous une personnalité très différente. Et je vous parle même pas de la petite idée que je m’était faite sur les dragons bleu, les blanc, les argent pi les doré. Donc inutile de dire que quand un douchebag passait à côté de mon bureau à l’école et disait "Tu dessines ENCORE un dragon? Tu fais rienque ça!!!", il n’avait clairement aucune idée de tout ce qui tournait dans ma tête.


C’est pour ça que regarder un vieux gribouillis m’évoque tellement plus que n’importe quelle photo ou vidéo. Quand je revois le dessin, c’est non-seulement tout l’univers que j’avais créé qui reprend vie dans ma tête, mais aussi toutes les pensées et les humeurs que je pouvais ressentir jadis qui réapparaissent l’espace d’un instant. Ça remet les idées en place sur un chaud temps.


Mais assez de pelletage de nuage, je n’écris pas seulement tout ça pour vous parler de ma petite bulle. Je crois que toute cette belle nostalgie à une raison d’être beaucoup plus pragmatique que l’on pense: Ces souvenirs là ne sont pas seulement bons car ils me rapellent la candeur et la naiveté que j’avais étant plus jeune, ils sont si bons à assimiler parce qu’ils me rapellent les rêves que j’avais, mes aspirations les plus pures faces à la vie – et ils me rapellent que ici et maintenant c’est en plein le temps de les vivres. Autrement dit, je crois qu’il est bon on de canalyser nos élans de nostalgie en une puissante source de motivation. Alors posez-vous la question: Qu’est-ce que votre passé penserait de vous? Serait-il en train de capoter parce que vous faites toute tout croche, ou bien serait-il remplis de fierté devant votre dévotion envers vos objectifs de vie? Si on se rend compte qu’on penche un peu trop du côté démotivé de la motivation, alors on se réveille et on s’active à grand coup de pied dans le derrière. Si on se rend compte au contraire qu’on est sur la bonne voie, alors on prend une petite pause d’une minute pour apprécier pleinement son existence.


Mais ne vous méprenez pas, le fait de regarder son passé et de se dire “hey buddy, t’a fait une bonne job”, ça veut pas dire de s’asseoir sur son cul et arrêter d’avancer. Que notre passé soit fiers de nous, c’est bien beau, mais le processus se fait quand même dans les deux sens. Quand le passé est fiers de nous, ça veut juste dire qu’il faut se forcer ENCORE plus pour que dans 10 ans, quand on va regarder en arrière, on se dise encore “mon passé serait fiers de moi”. Autrement dit, plus on est fiers des efforts qu’on a mis dans les dernières années, plus on place la barre haute pour être encore fiers de nous dans l’avenir. Cependant, dans tous les cas, une chose restera toujours la même peu importe le temps: Comme le passé affecte le présent, le présent affecte le futur. Et le futur, c’est ici et maintenant qu’il se construit.


Remarquez que quand j’ai parlé d’être fiers de ce qu’on a fait avant, j’ai parlé des efforts et non des accomplissements. L’important c’est pas d’avoir obtenu ce qu’on voulais, mais bien de s’être donné complètement afin de l’obtenir, car même si l’effort est habituellement garant de résultat, les résultats ne sont pas toujours la conséquence d’efforts. T’aurais beau être devenu millionnaire à l’âge de trente ans, si t’a pas travaillé fort pour le devenir (et continue à travailler fort) alors rien ne garantis que tu va le rester. Vous avez juste à regarder les statistiques sur les personnes qui gagnent des gros lots à la loto pour vous rendre compte que dix millions de dollars, c’est vite parti en fumée quand t’es trop raisin pour t’occuper de tes finances.


C’est bien beau la théorie, mais rendu à la pratique c’est là que d’habitude les belles illusions prennent le bord. Je crois qu’il faut rester dans les trucs simples: Par exemple, dans la vie de tous les jours, j’ai intégré la notion que mon futur “moi” estprésentement en train de regarder et de juger mes actions. J’ai un dessin à faire pour un client et j’ai envie de faire autres choses pour l’instant? -Qu’est-ce que mon futur penserait de moi? Il serait probablement déçu de me voir assis à rien faire. C’est habituellement assez pour me remettre au travail. J’ai également longuement travaillé à me mettre dans la tête que si je n’ai pas la motivation nécéssaire pour faire quelque chose right fucking now, alors il est complètement inéluctable que je ne l’aurai probablement jamais. Mettons que ça donne un véhément coup de pied dans le cul quand on est en mode patate de divan.


Et maintenant devinez ce que j’ai envie de dessiner…

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